Un jeune créateur qui se lance dans la vente de ses œvres aura la tentation de fixer des prix bas, dans l’espoir de vendre vite. Mais ce n’est pas là une stratégie payante, car un prix ne reflète pas seulement la valeur marchande d’une chose, mais sa valeur affective et esthétique et joue pour beaucoup sur la notoriété de son créateur. De même, si vos créations sont uniques, vous n’êtes pas le seul sur le marché et vos prix devront prendre en compte ceux de la concurrence. Pour fixer au plus juste les prix de vos créations, mieux vaut avoir une vue à long terme sur le devenir de vos créations et sur votre réputation naissante.
Faire une comparaison
Avant de fixer vos prix, faites des recherches sur les prix pratiqués par la concurrence pour des produits similaires aux vôtres. Étudiez également, entre plusieurs produits de la même gamme, ce qui justifie un prix plus ou moins élevé. Songez également à évaluer le volume des articles semblables aux vôtres vendus par vos concurrents : vous aurez ainsi une première idée de la demande et saurez quels articles se vendent mieux que les autres.
Faire une bonne évaluation, gage d’une bonne réputation
Cette première enquête effectuée, vous n’aurez pas intérêt à fixer des prix trop bas, dans l’espoir d’emporter la mise. Casser les prix fausse l’ensemble du marché et vous isole par rapport à vos concurrents qui, parfois, peuvent devenir des partenaires. De plus, n’oubliez pas qu’en commençant avec des prix très bas, il vous sera ensuite plus difficile de justifier d’une augmentation auprès de vos clients. Si, à l’inverse, des prix trop élevés peuvent être prohibitifs, des prix trop bas peuvent aussi inciter vos acheteurs à la méfiance. Indiqueraient-ils des malfaçons cachées ? Des matériaux bas de gamme ?
Justifier de la valeur d’une ?uvre
Afficher un prix correct est une façon pour le créateur de s’affirmer et de montrer la confiance qu’il a en son ?uvre et en son talent. Justifiez donc du prix de vos créations, en les mettant en valeur. Des prix relativement élevés signent souvent un travail absolument unique et une production artisanale. Mettez donc en valeur l’originalité de vos créations. Pour cela, des outils en ligne s’offrent à vous : un beau site marchand, des photographies séduisantes de vos ?uvres qui sauront susciter le désir d’achat chez vos clients potentiels, une description détaillée et riche de vos produits, un historique de votre parcours. En affichant des prix corrects, vous soignez, dès le départ, votre image de marque. Le plagiat existe et songez, avant tout, à défendre l’antériorité de vos créations en déposant un Copyright auprès de FIDEALIS : vous y trouverez également un blog, « Kit de survie du créateur », dans lequel vous pourrez trouver des réponses concrètes à toutes les questions liées à la création indépendante.
Faire une évaluation
Vous pouvez également faire une première étude de marché auprès de vos clients potentiels, via les réseaux sociaux. Si vous avez un compte entreprise sur Facebook, votre page ouverte aux commentaires permettra un tel sondage auprès de vos proches et de vos prospects. En leur présentant vos créations, vous leur demanderez quel prix ils seraient prêts à mettre pour l’acquérir. Si vous êtes un artiste, vous pouvez également allez demander leur avis à des professionnels et à des galeristes, qui fixeront peut-être des prix plus bas. Mais en comparant les prix de la concurrence, les évaluations de vos proches et les avis des professionnels, vous devriez avoir une échelle de valeur pour fixer le prix de vos créations.
Faire une équation
Compétitifs, vos prix de vente devront également être rentables. Il vous faut pour cela évaluer avec précision vos charges directes et indirectes. La créatrice Megan Auman a formulé l’équation suivante :
Matières premières + Travail + Dépenses + Bénéfices = Prix de gros x 2,55 = Prix au détail
Le coût des matières premières – tissu, fil, pierreries pour les bijoux, etc. -, le temps de travail que vous avez passé à créer, sont ce qu’on appelle les charges directes, celles qui entrent immédiatement en compte dans la réalisation de vos créations.
En tant qu’auto-entrepreneur, vous devrez ajouter vos cotisations sociales et votre impôt sur le revenu, pour connaître le montant de charges à appliquer sur chacun de vos produits, soit 12% pour les cotisations sociales, 1% pour le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu, et 0,1% pour la CFP ou Contribution à la Formation Professionnelle.
S’ajoutent à cela les charges indirectes, qui vont du montant de votre loyer à votre facture Internet, en passant par l’achat d’une nouvelle machine à coudre, d’un ordinateur ou d’une imprimante ! Vous le voyez, les charges sont nombreuses et fixer des prix trop bas pourrait ne pas s’avérer du tout rentable pour votre micro-entreprise.
Faire des ajustements
Si vous avez fixé des prix trop bas de départ, il sera plus difficile de justifier ensuite de leur augmentation auprès de vos clients. Néanmoins, ceci n’est pas valable pour un créateur, pour lequel prévaut la notion de cote. Si certains galeristes vous exposent, si vous trouvez des acheteurs, si des articles commencent à vous faire connaître, votre cote augmentera et vous pourrez facilement revoir à la hausse vos prix. Un site marchand permet également d’ajuster les prix en fonction de la demande et de la clientèle. Proposez plusieurs gammes de prix, allant des articles haut de gamme aux petits prix, ce qui vous permettra d’élargir votre clientèle. Organisez régulièrement des promotions exceptionnelles qui vous donneront l’occasion de réajuster certains prix et de créer des événements !
Fixer le prix de vos créations relève donc d’un savant dosage entre les coûts, les charges, la valeur marchande et la valeur affective d’un produit et l’image de marque que vous souhaitez donner de votre entreprise et les fluctuations du marché !